En 1546, les frères Dorico, éditeurs à Rome, publient un livre de luth préparé par Perino Fiorentino, le disciple de Francesco da Milano. Ce recueil comprend, outre ses propres œuvres, douze fantaisies et quatre transcriptions d’œuvres vocales de la main de son maître, disparu trois ans plus tôt. Dès l’année suivante, l’ouvrage sera sans vergogne recopié à l’identique par le libraire français installé à Venise Antonio Gardane (ou Gardano). C’est dans cette édition pirate que je suis allé chercher les fac-simile que je poste, car je n’ai pas trouvé le recueil de Dorico sur Internet.
Parmi ces fantaisies, les n° 31, 32 et 41 dans la numérotation d’Arthur Ness (respectivement XI, XII et XXI chez Chiesa) sont à la fois les plus brèves et les plus simples, la 32 se situant techniquement un cran au-dessus des deux autres. Le luthiste américain Paul Beier leur trouve l’allure de petits exercices qui pourraient avoir été conçus pour délier les doigts du jeune élève tout en l’initiant à la composition. Comme elles sont toutes les trois dans le même ton, certains interprètes en enchaînent parfois deux ; d’autres font des reprises ornées.
Je joins les transcriptions pour guitare sur des fichiers à part.
Dans la 31, l’édition moderne de Ruggiero Chiesa amende le texte d’origine en deux points :
1. Mesure 8, voix basse : remplacement du premier la par un fa # corde 6
2. Mesure 14, voix basse : remplacement du dernier ré par un mi
Je n’ai jamais entendu un luthiste qui suive ces corrections.